Témoignage bouleversant d’une Femme Protectrice innue face à la déforestation, et mobilisation croissante des Premières Nations pour protéger la forêt boréale.
Une voix innue se lève contre la déforestation au nord du Lac-Saint-Jean. Soutenez l’appel de Diane Blacksmith et les Gardiens du Territoire.

Appel à la solidarité
MAMO
Les Gardiens du Territoire
Ralliement des Premières Nations
Diane Blacksmith
Au nord du Lac-Saint-Jean, à 20 km à l’ouest de La Doré, une Femme Protectrice, le cœur fendu par la déforestation démesurée que subit son territoire, appelle à l’aide. Diane Blacksmith, Innu, habite sa terre, héritage familial de son clan. Elle y chasse, ce territoire est sous sa responsabilité.
Une compagnie forestière y va, coupe, ravage pendant qu’elle est là. Son message, sensible et déchirant, demande soutien pour cesser cette folie qui ne respecte plus rien. Certains en rient, d’autres se refusent d’être soutien, l’égo brisé par un protocole de remerciement auparavant absent, tandis que certains clament les bienfaits d’une coupe abusive, bien programmés par l’industrie forestière.
Premièrement, quand on écoute son cœur et qu’on va défendre ce qu’on croit juste, pas besoin de recevoir de révérence. Nos rapports entre blancs et Premières Nations, ont trop longtemps été complexes et fermés, c’était voulu, et ça ne changera pas du premier coup, mais petit à petit, on y arrivera. Ne désespérez pas.
Pour ma part, l’accueil de madame Blacksmith a été chaleureux, rempli de tendresse, d’ouverture et de bonheur de se retrouver ensemble. Au premier regard, je l’ai pris dans mes bras, comme une amie, bouleversées ensemble.
On nous a emmené voir les dégâts de la coupe à quelques kilomètres du tipi érigé au bord de la route. Mon fils en avait le cœur brisé, mes yeux à moi en ont pleuré. Comment est-ce possible qu’on autorise ça quand on sait qu’une abatteuse arrache 1200 arbres par jour, qu’un hectare de forêt après leur passage coûte 8000 $ à reboiser mais ne rapportera au final que 500 $?
On se demande qui gère cette connerie? Une poignée de « job » ne justifiera jamais la destruction du Vivant!
Alors, au moment où cette Femme presque seule fait face aux puissants lobbys de l’exploitation, qu’elle pleure son impuissance, arrivent… les Gardiens du Territoire!
Initié par Lisanne Pittikwi, ce mouvement pacifique et protecteur a vu le jour à Wemotaci, au sein de la nation Atikamekw. Ils vont sur les sites de coupe et sortent les compagnies forestières.

En avons-nous entendu parlé? Bien sûr que non, ou beaucoup trop peu et pas de la bonne façon, car je crois que la majorité des gens seraient favorables à préserver nos forêts, ce qui risquerait d’empêcher plus d’exploitation – et ce n’est pas ce que nos gouvernements souhaitent.
Les Gardiens sont composés de défenseurs, d’Anciens, de Chefs héréditaires, de Donneuses de Vie, de travailleurs forestiers déchirés par l’abus des compagnies qui préfèrent payer les contraventions que de respecter la faune et la flore présentes.
Les Conseils de bande représentent le système colonial, il n’a rien à voir avec les modes décisionnels ancestraux des Premières Nations et sont trop souvent corrompus par l’appât du gain. On a vu ces dernières années licencier des représentants trop respectueux du territoire et de la Nation, des Chefs quitter, épuisés par l’ampleur du monstre.
Dernièrement, nous attendions le Traité des Anishinabe concernant le Territoire avec impatience, mais malheureusement, le capitalisme semble avoir tristement investi le cœur de ceux qui auraient le pouvoir légal de préserver le Vivant.
Les Territoires ne sont pas cédés, certains se sont levés, clamant que ce qui était à défendre ne combattrait jamais, que les arbres étaient pacifiques, bénéfiques et essentiels et que cachés, au fond des bois, loin de nos regards fixés sur nos téléviseurs, ils détruisent l’avenir de nos enfants délibérément.

C’est une priorité de cesser ce cycle infernal, et la population s’en tient à banalement perdre espoir. On n’y peut rien… Tous suivent l’autre qui accepte la fatalité. La masse léthargique préfère rester assise à rêver devant une illusoire télé-réalité, ce spectacle flamboyant, cette compétition absurde et vide, au lieu d’être là où il se doit.
Notre réalité aujourd’hui n’est plus solidaire. Dans une division extrême, la majorité accepte l’inertie au lieu d’aimer et protéger le Vivant, de le défendre et d’être ensemble pour assurer un meilleur avenir à nos enfants devenus dépressifs et angoissés, gelés aux pilules, à jouer à tuer, soumis sans croire en eux et ce qu’ils peuvent réellement créer.
Pourtant, je me souviens d’un Québec rempli de joie de vivre ensemble, d’entraide, d’intensité croyant que tout était possible – mais c’est encore là, caché quelque part, bien vivant dans nos cœurs désillusionnés. Si toi et moi, eux et nous, nous nous levons, ils ne peuvent plus rien!
Si Diane Blacksmith, du haut de 5 pi 1 po, a pu nous rejoindre, même si les médias ont dévié son message, même si la rage des hommes esclaves de l’industrie vient agresser les Gardiens du Territoire qui ne posent aucune action violente, elle, debout, nous touche tous, car nous savons au fond de nous que l’avenir ne sera que sombre sans le Vivant.
Dès les bancs d’école, on nous perturbe avec les changements climatiques, alors, je vous le demande : pourquoi une telle destruction de la nature peut-elle encore s’imposer aujourd’hui?
Concernant la question si oui ou non les changements climatiques existent? Peu importe, on va en avoir des vrais ou des faux, en pleine gueule! Ceux qui tentent de contrôler le climat en jouant à Dieu en vain et dangereusement créeront des fracas climatiques, qu’on le veuille ou non.

Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, on connaît ça les machines à pluie depuis longtemps. D’ailleurs, la majorité des pays s’essaient : la Chine partage des vidéos d’ensemencement de nuage sans gêne, et on voit l’Afrique tenter de faire pousser la vie dans le désert – la neige même – à leur grand désespoir.
Nos ciels ne ressemblent plus du tout à ceux de mon enfance et il faut être aveugle pour ne pas voir ce qui se passe au-dessus de nos têtes. Mais le problème n’est pas là.
Le problème c’est que c’est NOUS qui finançons tout cela à la sueur de nos fronts, nous y œuvrons tous les jours! L’impôt, qui devrait être volontaire, offre obligatoirement maintenant à ces fous le jeu libre!
Les recherches mènent à des outils de contrôle abusif, des expérimentations dangereuses, engraissent les guerres, les pires profiteurs, les Lobbys, le capitalisme féroce qui nous tient dans un cycle néfaste d’esclavage où on ne peut même plus payer son loyer ou l’électricité qui nous appartient, ni cesser d’alimenter cette absurdité.
L’Ère de la transparence arrive à grands pas, et bien que ça puisse permettre de gérer les gens dangereux, cet outil se retrouvera dans les mauvaises mains – sauf si on choisit bien, si on crée ailleurs une gestion qui nous convient.
Même si nous ne faisons rien de mal, que deviendra le mal lorsqu’ils le décideront? Ceux qui ne suivent pas, qui se questionnent, qui tentent de protéger, seront-ils le mal qu’on voit manipulé dans les médias?
Ces derniers démontrent bien la fausseté de leurs intentions. Jamais je n’aurais cru possible que la population nous en veuille de vouloir protéger nos Droits et Libertés à tous. Qu’ils nous rendent coupables d’être mauvais – et c’est pourtant ce qui est facilement arrivé.
Nous avons perdu nos emplois, nos familles, nos amis, nos Droits car nous ne voulions que vous protéger, qu’être prudents et préserver notre si chère Liberté.
Vont-ils enfermer en psychiatrie ceux qui défendent la vie? Attaquer les Premières Nations avec les drones? Ne pas se questionner devient très dangereux, et avec les drones et les nouvelles technologies, c’est un exercice prioritaire à faire.
Lorsque j’ai vu les vidéos de madame Blacksmith, les porte-paroles venir discuter avec elle et les Gardiens du territoire, j’étais sidérée par leur arrogance. Ça suffit!
Allons-nous chez les gens pour arracher ce qui leur appartient? L’accepteriez-vous chez-vous sans même être averti?
Madame Blacksmith est chez elle et y vit, s’y nourrit! Comment cet intrus, cette compagnie, peut-elle affirmer qu’ils ont préséance sur sa voix, ses Droits, elle qui tente de protéger ce lieu dont elle est responsable?
Nous devrions tous en faire autant avec les lieux environnants.

Pendant trop de temps, ils n’en ont fait qu’à leur tête et maintenant, ils ne peuvent même pas s’imaginer qu’ils avaient tort ou qu’on pourrait les en empêcher. Leurs abus passent avant la logique et le respect!
C’est ainsi que la gestion de nos merveilleux Ministères de la Nature est faite – sans considération pour les forêts ni ceux qui les protègent.
On DONNE (des CAAF) à des compagnies comme Domtar et Résolu, pour déforester. Ces contrats d’approvisionnement permettent de prendre nos terres publiques gratuitement – ne reste qu’à payer pour « décalicer » ce qui y vit.
Et ces compagnies d’ailleurs, ici l’Inde, détruisent à l’international et arrachent la vie jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien. Le voulez-vous vraiment?
Nous sommes tous responsables, et les Premiers Peuples tentent, cachés de toute publicité positive, de protéger la vie!
On voit sur les vidéos de Diane Blacksmith l’intrus avouer ravager depuis des générations et espérer offrir ce lègue à ses enfants et petits-enfants.
Comment pouvez-vous être aussi déconnecté du Vivant et croire que c’est un cadeau à faire à ses enfants?
Le génocide du Territoire nous est enfoncé dans la gorge, 30 % plus de coupe les bras grands ouverts qu’on offre à ces compagnies! 30 % c’est tout le territoire accessible, même les forêts protégées! Pourquoi donner ça?
J’ai vu des compagnies minières vouloir exploiter et passer par le statut de carrière ou la déforestation pour éviter le BAPE.
Les comptables qui nous dirigent enfoncent leurs grandes mains sales dans nos précieuses ressources à sauver et dévorent tout sur leur passage, tout ce qui est beau et qui assurerait un avenir décent à nos enfants. Ça m’arrache le cœur!

Le Chef Clément à la Manouane m’a affirmé avoir mis un moratoire sur l’exploitation minière – je l’espère partout!
Seules les Premières Nations ont le Pouvoir de protéger le Vivant. Nous devons tous nous rallier à eux comme nous le souhaitions lors du Convoi de la Liberté!
MAMO, ENSEMBLE est le message des Premiers Peuples qui s’allient aujourd’hui à tous. L’invitation est lancée!
Personnellement, je crois que nous sommes suffisamment conscients pour développer des emplois sains, des modes de construction durables et tournés vers le positif – comme le chanvre, offrant des textiles durables, des murs qui ne prennent pas en feu, diminuer notre consommation…
S’investir dans des emplois qui protègent. Développer des connaissances en médecine naturelle et savoir apprécier le territoire libre de l’abus, laissant nos enfants y jouer et y apprendre librement ce qu’ils sont et leurs limites, développant leur amour du Vivant grâce à son contact et enseigner ce qui est Sacré, soit, le cycle de la vie.
Je préfère ça que de finir dans un monde où on coupe la vie pour y déposer des monstres éoliens qui tapissent le sol de volatils, qui s’ancrent trop profondément, laissant des champs de pales mortes s’accumuler à perte de vue, générant une énergie contrôlable par les Fitzgibbon de ce monde et asservissant encore plus la population.
Aujourd’hui, un GRAND changement s’impose! On choisit la vie ou leur folie? Je ne peux assumer consciemment être responsable de ce triste passage et d’avoir permis sans agir, que s’installe la mort!
Urgence d’agir!
Rallions-nous!
Beau texte Stéfany.
Mais tout comme pour d’autres conflits sur cette terre, nos actions et nos intentions semblent vaines.
C’est comme si on se faisait attaquer de toutes parts.
Jem dis qu’au moins, une forêt ça repousse vite.
Que c’est moins pire qu’un Fukushima.
Encore faudrait-il qu’ils tiennent leurs sales pépines loin des sols ainsi rasés pour ne pas les transformer en trous béants pollués et stériles.
Tout le monde est en mode survie. Même dans les villes.
Chacun s’occupe de son « petit coin de paradis »
Les choses changeront quand les gens s’apercevront que leur survie dépend de l’eau, des animaux, des plantes qui peuvent les soigner et les nourir et qui ne sont plus là.
Mais il sera trop tard.
Quelle autre solution avons nous à court terme ?
L’affrontement ? La résistance ? Seuls les peuples autochtones et les premières nations ont cette conscience du vivant et de la nécessité de le maintenir en état.
Eux même attaqués de toutes parts ne peuvent se rassembler pour faire front.
SB