La Première Nation MAMO émet un ordre d’expulsion aux compagnies forestières sur son territoire ancestral

Une action historique pour la défense des droits territoriaux et la protection des forêts ancestrales.

La Tuque, 20 mai 2025 — Une déclaration ferme et sans équivoque a été émise par la Première Nation MAMO et les Gardien·nes du territoire Nehirowisiw Aski, qui ont officiellement envoyé un avis d’expulsion aux entreprises forestières opérant sur des territoires autochtones non cédés. Cette démarche s’inscrit dans un contexte de défense des droits ancestraux, de souveraineté territoriale et de préservation de l’environnement.

Capture d’écran de la page Facebook officielle de la Première Nation MAMO, représentant leur présence publique en ligne et leur mobilisation autour des territoires autochtones.
Aperçu de la page Facebook officielle de la Première Nation MAMO, visible par le public.

Un message clair : « Quittez notre territoire »

Le 15 mai 2025, des lettres officielles ont été transmises par courrier recommandé à plusieurs compagnies forestières, dont Groupe Boisaco, Groupe Rémabec (La Tuque), Produits forestiers Résolu, et d’autres, leur ordonnant de cesser immédiatement toute activité de coupe forestière et d’évacuer les lieux. L’avis a également été adressé aux autorités fédérales et provinciales, dont la ministre québécoise des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina.

Dans cet avis, la Première Nation MAMO dénonce l’exploitation illégale de ses terres par des entreprises qui, selon elle, ne détiennent aucune légitimité pour y opérer, puisque les traités conclus avec les conseils de bande reconnus par l’État ne s’appliquent que sur les terres de réserve.

« Votre présence en territoire autochtone est une occupation illégale constituant une grave infraction de la souveraineté autochtone », peut-on lire dans la lettre.

Une action fondée sur le droit ancestral et international

La déclaration invoque des protections juridiques solides, notamment l’article 35 de la Constitution canadienne qui reconnaît les droits ancestraux, ainsi que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP), que le Canada s’est engagé à respecter.

L’ordre d’expulsion précise que le non-respect de cette directive constitue une atteinte grave aux droits humains, assimilée à une continuation du génocide culturel et territorial, déjà reconnu par le gouvernement fédéral canadien et par le Pape François.

Une tolérance limitée : seuls les bois déjà coupés peuvent être ramassés

Fait notable, la Première Nation MAMO permet à ce que les compagnies puissent récupérer les bois déjà abattus ainsi que leur machinerie, afin de préserver les sols et la faune. Toutefois, aucune nouvelle coupe ne sera tolérée. Si les entreprises ne respectent pas cet ordre, les signataires se réservent le droit d’occuper le territoire et d’en défendre la souveraineté par tous les moyens traditionnels nécessaires.

Un appel à la réconciliation

L’avis se termine par un appel au respect, à la réconciliation et à la responsabilité historique des entreprises forestières :

« Nous vous exhortons de faire un pas vers la réconciliation en vous retirant de notre territoire. »

À propos de la Première Nation MAMO

Le regroupement MAMO / MAMU tire son nom des mots signifiant « Ensemble » en nehiromowin (langue atikamekw) et innuaimun (langue innue). Il est formé de chefs héréditaires et de Gardien·nes du territoire des nations autochtones du Nitaskinan et du Nehirowisiw Aski. Leur mission est de s’unir pour protéger leurs terres ancestrales contre l’exploitation forestière, minière et énergétique, qui menace leur mode de vie traditionnel et leur environnement.


📌 Pour en savoir plus :

3 réflexions sur “La Première Nation MAMO émet un ordre d’expulsion aux compagnies forestières sur son territoire ancestral”

  1. Carole Boisvert

    Wow, je crois que les Premières Nations nous donnent un solide exemple de souveraineté et de détermination, à nous d’en faire de même.

    1. Absolument, leur action est un puissant témoignage de résilience et de revendication légitime de leurs droits. C’est inspirant de voir une telle détermination à protéger leurs terres ancestrales et à affirmer leur souveraineté. Espérons que cela incite d’autres à réfléchir et à agir avec autant de force et de conviction.

  2. Stefany Tremblay

    Madame Diane Blacksmith au Nord du Lac-Saint-Jean initie un mouvement que nous devrions tous assumer! Merci d’inspirer et de protéger le Vivant!

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